L’école du dehors : pourquoi et comment ?

Du dedans au dehors : vers l’E3D

Dans ce contexte sanitaire particulier, « connecté et confiné », il paraît urgent de se connecter ou de se reconnecter avec le monde réel, l’environnement proche, le dehors, pour appréhender le monde qui nous entoure avec notre corps, nos sens et notre esprit.

Faire l’école dehors, c’est favoriser une exploration qui permet aux élèves de :

  • de mettre en œuvre une démarche d’investigation,
  • de vivre des expériences,
  • d’échafauder les bases de la culture scientifique alliant questionnement et rigueur, esprit critique et tolérance, créativité et coopération .

 

UN PROJET CENTRÉ SUR 4 AXES FONDAMENTAUX

UNE EXPLORATION SENSORIELLE et ÉMOTIONNELLE

STIMULER ET AIGUISER LES SENS dans un contexte SÉCURISÉ et SÉCURISANT

  • Construire la personnalité, l’ identité, la singularité de chaque élève,
  • favoriser l’épanouissement à travers l’expression des ressentis et la mise en mouvement du corps.

La nature, le dehors, c’ est d’abord un territoire sensoriel qui permet de stimuler et d’aiguiser nos sens, c’est apprendre à ressentir, à percevoir en mobilisant la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût. Les yeux fermés, avec des gants puis sans les gants, au creux de l’herbe, sous les cailloux, au bout de la rue, au creux de l’oreille, à portée de mains… C’est aussi observer une goutte d’eau sur une feuille, distinguer le chant des oiseaux tout en prenant plaisir à marcher dans les feuilles, à pas de souris, dans un sous-bois humide.

Si l’on utilise majoritairement la vue au quotidien, il est indispensable de développer les autres sens pour stimuler notre cerveau, construire notre mémoire sensorielle, notre personnalité, notre identité, notre singularité…

UNE DÉMARCHE SCIENTIFIQUE

La nature, un terrain pour bricoler le savoir

  • Se questionner
  • Observer, expérimenter, rechercher, argumenter
  • Structurer le vécu dehors et dedans
  • Apprendre et comprendre

Tout comme la démarche scientifique se base sur des allers et retours entre l’expérimentation et l’interprétation, l’exploration du dehors va se fonder sur un va et vient entre l’observation, la manipulation et la formalisation, entre le dehors et le dedans, « l’école dedans » va se nourrir de « l’école dehors » et réciproquement .

  • Une bouffée de nature pour les élèves . Bouger, fouiller, sentir, écouter, collecter, bricoler, parler, jouer et s’imprégner du dehors pour mieux revenir à l’intérieur de la classe.
  • Une bouffée de « lâcher-prise » pour l’enseignant. C’est l’occasion d’ observer et d’écouter ce que disent, font les élèves dans ce cadre différent de la classe…
    Pour autant, l’enseignant reste un guide, un chef d’orchestre qui invite les élèves à repérer des phénomènes récurrents, à observer ce qui change et ne change pas d’une semaine à l’autre, d’une saison à l’autre. Il les encourage à faire des choix, à coopérer, à formuler leurs observations, leurs ressentis, à confronter leurs idées.
    Il propose des problèmes, des défis à résoudre aux élèves en agissant sur les matériaux collectés seuls et à plusieurs ; il les invite à laisser une trace sur divers supports dehors comme dedans pour s’ interroger sur ce monde construit et exploré par leurs ancêtres…

UNE ATTITUDE ÉCO-RESPONSABLE

  • Apprécier les richesses de la nature
  • Appréhender la biodiversité
  • Agir pour préserver la nature

La nature, un enjeu pour demain, pour développer une conscience écologique

En palpant cette nature au plus près, comme l’ont fait nos ancêtres, en apprenant aux élèves, futurs écocitoyens, à apprécier et à reconnaître les richesses de notre planète, à appréhender le concept de biodiversité, nous pourrons les aider à poursuivre ce récit de l’humanité parce qu’ils auront créé des contacts réguliers avec la nature et compris qu’ils doivent respecter et préserver ce précieux patrimoine avec intelligence.

UNE EXPÉRIENCE de L’ESTHÉTIQUE

Collecter des « Petits Trésors » de nature pour imaginer et créer
Vers un cabinet de curiosités dedans
Parce que dans leurs mains, les élèves récoltent et palpent souvent des petits trésors lors de leur bain de nature…

Dans cette main, qui depuis des millénaires, a servi à Homo sapiens à fabriquer des outils, se tient un caillou ou un morceau de bois avec lequel chaque enfant peut se raconter un scénario qui sera partagé par d’autres, qui à leur tour inventeront une nouvelle histoire. Une histoire qui sera peut-être différente, peut-être semblable, qui pourrait être écrite à plusieurs…
On pourra conserver une trace précieusement de ce trésor qui retournera à la nature… Cela deviendra un autre point de vue qui sera utilisé plus tard peut-être par d’autres élèves :

  • pour stimuler leur imaginaire, pour se questionner…
  • pour laisser une trace de ce souvenir qui un jour résonnera au creux de leur mémoire, au détour d’une odeur, d’une photographie, d’un mot, d’un cahier.

Pour aller plus loin
http://ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/education-societes/RE019-6.pdf